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Me Tadjou Attada (Directeur Technique et Sélectionneur National): « L’investissement du Président Bamba Cheick a fini par payer à Rio »

Retenu parmi les vingt meilleurs entraineurs de Taekwondo au monde, après les Jeux Olympiques de Rio 2016, Me Tadjou Attada, revient d’une formation de haut niveau en Corée. Au cours de l’entretien qu’il a accordé au site de la World Taekwondo Federation, le Directeur Technique de la FITKD et sélectionneur national, revient sur les performances remarquables du Taekwondo ivoirien, ces cinq dernières années.

Vous avez été athlète de haut niveau avant d’être aujourd’hui l’entraineur de l’équipe de Côte d’Ivoire, c’est bien cela ?

J’ai 53 ans aujourd’hui, mais j’ai commencé à pratiquer le Taekwondo à l’âge de 18 ans. J’ai été athlète de haut niveau de 20 à 30 ans, pendant 10 ans je me faisais valoir sur le tatami. J’ai été champion de Côte d’Ivoire et j’ai aussi été médaillé d’Argent aux 9e Championnats du Monde en Corée. Après ma carrière, j’ai embrassé le métier d’entraineur pour léguer mon bagage technique aux nouvelles générations.

Nous tenons à vous féliciter, la Côte d’Ivoire ne s’était pas encore si bien comportée lors d’un Tournoi Olympique de Taekwondo !

Oui, il est clair que nous avons réalisé une performance extraordinaire ! La Côte d’Ivoire a aligné trois athlètes aux Jeux Olympiques de Rio 2016, et deux ont remporté une médaille. On pouvait certes s’attendre à mieux, mais un tel résultat est grand pour notre pays. Une des athlètes les plus spectaculaires du tournoi, Ruth Marie Christelle Gbagbi, s'est emparée du Bronze, dans la catégorie féminine des moins de 67 kg, tandis que Cheick Sallah Junior Cissé, a remporté l'Or chez les hommes de plus de 80 kg. Ce qui restera sans doute la finale la plus spectaculaire des JO, avec cette victoire dans la dernière seconde du combat. Les deux athlètes ont permis à la Côte d’Ivoire de finir 5e au classement des médailles du Tournoi Olympique et à la 1ère position du classement africain.

Quel est le regard que vos concitoyens portent sur le Taekwondo ?

Le Taekwondo est très respecté en Côte d’Ivoire, parce que le grand Me Kim Young Tae, CN 9e Dan, qui a introduit cette discipline dans ce pays en 1964, s’est employé à l’imposer comme un art martial majeur. Les médailles que nous ramenons de Rio, viennent accentuer l’intérêt que les Ivoiriens, avec à leur tête les plus hautes autorités du pays à commencer par le Président de la République lui-même, ont pour cette discipline. L’accueil triomphal qui nous a été réservé, l’hommage national à la Présidence de la République, puis toutes les réceptions qui se poursuivent encore, dans les plus hautes institutions du pays, viennent confirmer l’aura de cette discipline auprès des Ivoiriens.

Si l’on vous demandait le secret de votre triomphe à Rio !

Il n’y a pas de secret particulier, c’est le travail de longue haleine qui a fini par payer. Il y a aussi le fait que Dieu nous a guidés. Sans son aide, peut-être que ne nous serions jamais arrivés à ce niveau. Mais il faut souligner que pour accomplir ses œuvres sur terre, Dieu passe par certaines personnes. Pour faire du Taekwondo ivoirien une référence dans le monde, le Seigneur a utilisé le Président de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo. L’investissement tant financier que personnel du Président Bamba Cheick Daniel, connait aujourd’hui un couronnement glorieux. Le mérite revient à Dieu, aux athlètes, mais aussi à cet homme qui a beaucoup fait pour le Taekwondo ivoirien.

Où en êtes-vous en Côte d’Ivoire avec l’harmonie dans l’enseignement du Taekwondo ?

Les choses avancent dans le bon sens. Nous sommes même très avancés je pourrais dire, car ces résultats que nous récoltons maintenant, ne sauraient être le fruit d’un heureux hasard. Je ne suis pas seulement l’entraineur national, je suis aussi le Directeur Technique. J’ai instauré une certaine confiance entre la Direction Technique et tous les Maitres de salle, les enseignements sont harmonisés et c’est ce qui impulse le nouveau dynamisme du Taekwondo ivoirien. Surtout que cette harmonisation de l’enseignement du Taekwondo, était bien inscrite dans le programme du Président Bamba Cheick Daniel.

De plus en plus, les Africains lèvent la voix pour décrier le système de ranking de la WTF !

Le système de classement en lui-même est bon. Il permet d’inciter au goût de l’effort chez les athlètes. Mais tel qu’il est mené, ce ranking est un handicap pour les pays africains. Nous ne disposons pas d’assez de moyens pour participer à tous les opens et compétitions à travers le monde. De plus, nous sommes confrontés au problème de visas. Nous voulons bien nous adapter à cette exigence du ranking, mais il ne faut pas se le cacher, c’est dur !

Et concernant les règles de combat qui évoluent !

J’ai remporté deux médailles olympiques, je ne vais donc pas me plaindre des règles. Seulement, comme de nombreux entraineurs du continent africain, je souhaite que ces règles ne changent pas tous les trois mois. Cela peut causer d’autres problèmes. A la rigueur, on peut accepter des changements tous les 4 ans, mais de grâce, ne nous imposez pas l’impossible !

SERCOM FITKD (Avec worldtaekwondofederation.com)

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