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Interview du 02-06-2012 de Me BAMBA Cheick Daniel, Président de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo face à la presse écrite et audiovisuelle

FIN DU PASSAGE DE GRADE INTERNATIONALE KUKKIWON SUIVI DU SEMINAIRE DE FORMATION DES INSTRUCTEURS INTERNATIONAUX DU 27 JUIN AU 02 JUILLET 2014

Président : Messieurs les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, je suis heureux  que vous soyez venu si nombreux pour suivre depuis bientôt une semaine ce double évènement qui réunit la communauté taekwondo-in ivoirienne, gabonaise, camerounaise, burkinabé, togolaise, béninoise, française, américaine, de la République démocratique du Congo.

Nous arrivons donc au terme de ce double évènement à savoir pour la première fois en terre africaine un passage de grade supervisé par l’Académie Mondiale du Taekwondo, le kukkiwon et une formation pour le diplôme d’instructeur international de Taekwondo encore supervisé par le kukkiwon.

Ces deux évènements ont rassemblé environ 150 participants et a fait l’objet d’une logistique importante. Nous pouvons dire notre grande satisfaction d’avoir réussi encore une grande première après  la coupe du monde de Taekwondo, que vous avez tous eu à couvrir ici en Côte d’Ivoire.

Je suis là avec vous pour faire les bilans.
Le premier bilan c’est que le Kukkiwon a pu constater que le Taekwondo ivoirien et africain n’est pas un Taekwondo périphérique, un Taekwondo de seconde zone.

A la fin de l’examen, une forte suggestion nous a été faite. A savoir organiser des équipes nationales de poomsae, nos athlètes étant du niveau international et pouvant valablement rentrer en compétitions lors des championnats internationaux de poomsae. C’est déjà un satisfecit qui nous est adressé.

Secundo, après le passage de grade nous pouvons dire que nous en  sommes à environ 95% de taux de réussite. Mais ce passage de grade a été précède d’une année de  préparation physique et technique au niveau de tous les pays. A leur arrivée les experts du kukkiwon ont procédé à une remise à niveau pour que les dernières scories qui pouvaient encore trainer dans nos mouvements soient rapidement aplanis.

Donc  ce qui nous a valu ce succès. Nous sommes heureux aujourd’hui. Comme on le disait au Vatican quand on a besoin du Pape on se rend à Rome à l’époque pour passer un grade de ce niveau il fallait aller au Kukkiwon. Aujourd’hui, le Kukkiwon s’est déplacé vers nous et tout cela est l’œuvre d’un homme que nous remercions pour son attachement à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique : le Grand Maître KIM YOUNG TAE.

Il est Ceinture Noire 9 ème DAN depuis 24 ans bientôt, le plus gradé en âge au Kukkiwon qui aujourd’hui est un expert mais qui tient à la Côte d’Ivoire, qui a fait en sorte que nous bénéficions d’une réduction sensible de 40% sur les frais du passage de grade et qui a permis que le Kukkiwon prenne en charge les billets d’avion de tous ces experts.

Nous sommes heureux, nous sommes un Président comblé d’avoir réussi encore à lever un grand défi pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique.
Je suis à votre disposition pour toutes les questions que vous voudriez bien me poser. Merci beaucoup.

Journaliste : Après la coupe du monde francophone de Taekwondo, la coupe du monde de Taekwondo par équipe ; cette fois ci c’est un passage de grade international, on nous annonce encore un festival de compétition de démonstration en Côte d’Ivoire. C’est dire que la Côte d’Ivoire devient le cœur du Taekwondo Africain ?

Président : Vous avez même oublié de dire que bientôt la coopération coréenne envisage les  coups de pioche du futur palais du Taekwondo à partir de février. Il ne faut pas oublier qu’après l’infrastructure, la coupe du monde francophone, la coupe du monde par équipe et ce grand passage de grade international suivi de cet examen pour le diplôme d’instructeur  international, on ne va pas tout de même bouder notre plaisir. On ne va pas jouer les modestes en ne disant pas haut et fort que la Côte d’Ivoire est devenue, est revenu à sa vocation première, la plaque tournante du Taekwondo africain.

Et le Grand Maître KIM YOUNG l’a dit lui-même, tant en équipement de la Fédération, en organisation. Nos frères sont allés avec l’exposé que j’ai fait pour s’en inspirer afin de faire grandir le Taekwondo dans leur pays respectif. Donc ns n’allons pas faire preuve de fausse modestie. Nous sommes la capitale du Taekwondo, parce que c’est par ici que le Taekwondo est entre en Afrique en 1968 avec celui qui l’a fait entre en Côte d’Ivoire en 1968.

Journaliste : Pourquoi le siège de l’Union Africaine de Taekwondo n’est pas en Côte d’Ivoire ?

Président : Le siège était en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a créé l’Union Africaine de Taekwondo. C’est notre compatriote feu, paix à son âme, KANGAH A. KOUASSI qui fut le premier président. Mais les gouvernants à l’époque n’avaient pas pris le Taekwondo à bras le corps. Et devant des flottements,  la non organisation des championnats africains, le siège a été déplacé en Egypte.

 Si les conditions sont réunies, il est possible un jour à une Assemblée Générale, parce que le transfert du siège n’a pas été décidé. C’est un transfert de fait devant le manque de réactivité des gouvernants  ivoiriens. Mais si l’organisation de la Côte d’Ivoire le permet nous pouvons reposer le problème. Mais il nous faudra un siège, des arguments pour pouvoir demander que le siège soit en Côte d’Ivoire. Et ses arguments, nous sommes en train de les construire petit à petit.

Concernant le festival, c’est une sorte de compétition qui se fait chaque année en Corée et dans les pays qui le demandent et Maître KIM YOUNG a demandé que le prochain hanmadang ou tous les grands Maîtres de démonstration, ou tous les pays viennent en compétition que la Côte d’Ivoire puise propose sa candidature. Elle n’est pas encore faite. Nous allons attendre que nos hiérarchies respectives acceptent l’idée.

Journaliste : Les candidats ont-ils assimilé ce qui leur a été enseigné ?

Président : Parce que vous posez la question à un participant. J’en étais un et je sais qu’on a vu la progression. On a vu certains de nos athlètes du premier jour au dernier jour .On a senti un changement dans les poomsae.

Il y a eu des cours théoriques qui ont été donné. Certains ont été heureux de constater que le Taekwondo ne rime pas seulement avec coup de poing et coup de pied. Mais il y a toute une science, des théories qui le soutiennent. Et c’est sur cette base que l’examen écrit a eu lieu.

Les résultats de l’examen écrit  nous diront si nous avons bien assimilé. Donc toutes les fiches renseignées par chaque candidat repartent en Corée.

Sur ordinateur on verra les points que chacun a obtenus. Et nous aurons les résultats. Pour le moment je ne peux pas vous dire, ce sera au résultat de ce test que je saurai si on  a vraiment assimilé ou pas. Mais au niveau physique, après une année de travail avec le Grand Maître Coulibaly Siaka, après la mise à niveau avec les experts coréens, à moins qu’on soit un taré (rires) mais sincèrement j’ai vu qu’il y a eu au niveau de nos frères des autres pays et nous-mêmes qu’il y a eu un changement en profondeur dont moi-même.

Journaliste : quels sont les différents aspects que vous avez travaillé cette semaine ?

Président : Le Grand Maître Coulibaly Siaka est là .Il a participé à ces modules et a même été candidat. Vous verrez sur les photos. Il pourra vous expliquer  ce qui a été fait au niveau technique.

Le Grand Maître COULIBALY Siaka : Vous pouvez reprendre votre question s’il vous plait ?

Journaliste : Quels sont les différents axes des modules que vous avez travaillé cette semaine ?

Le Grand Maître COULIBALY Siaka: il y a deux aspects. Pour ce qui concerne le passage de grade, les modules concernaient tous les aspects du Taekwondo d’abord à partir de l’historique parce qu’il y une phase de communications, une série de communications sur déjà l’historique du Taekwondo en général. Le président de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo a eu à présenter un module sur le Taekwondo en en Côte d’Ivoire et en Afrique après cela j’ai présenté un module sur le rôle de l’instructeur.

Les experts  qui sont venus  de Corée ont le Grand Maître KIM YOUNG TAE lui-même a présenté l’historique du kukkiwon (l’Académie Mondiale du Taekwondo) en fait c’est le côté technique. C’est à partir du kukkiwon que la Fédération Mondiale de Taekwondo a été créé pour gérer les aspects administratifs.

Mais sur le plan technique comme on le dit dans notre jargon c’est la Mecque du Taekwondo c’est à dire c’est là où tout se conçoit et se diffuse dans le monde entier .Donc après les aspects théoriques,  il y a eu l’aspect pratique.

Sur le plan pratique toutes les techniques de base ont été passées en revue avant de passer à ce que nous appelons chez nous les poomsae et kata chez nos frères qui sont des formes, des figurent que vous exécutez, un combat contre des adversaires imaginaires dans toutes les directions.

Ensuite tout a été passé en revu aussi bien pour l’autodéfense que pour les techniques de combat. C’est sur tout ça cela que les candidats ont été évalués. Selon le niveau que vous passez vous avez un certains nombres de poomsae à faire et un combat.

Pour les instructeurs, la partie théorique a passé en revue tout ce qui est enseignement du Taekwondo puisque les instructeurs des personnes qui sont sensés détenir un savoir qu’ils doivent transmettre à des apprenants. Pour qu’il en soit ainsi, il faut qu’ils soient instruits.

C’est cette instruction qui a été donnée par nos grands Maître ici présents dirigés par le Grand Maître KIM YOUNG TAE accompagné de trois autres. Chacun avait une partie à faire sur le plan technique. Certains pour les techniques de base, d’autre pour les combats et ainsi de suite.

S’agissant des instructeurs,  il y a 11 modules pour être instructeur international  qui partent de l’historique du Taekwondo  jusqu’aux règles de compétition. Comment faire le pointage en passant par tout ce qui concerne la philosophie du Taekwondo, les techniques de base, les poomsae .C’est à dire que l’instructeur doit être complet  et c’est ce qu’il restitue aux apprenants. Ils ont donc été évalués sur ce plan au niveau théorique avec un questionnaire qui passe en revue les 11 modules.
S’agissant de la partie pratique chacun a été évalué par l’exécution de deux poomsae.

Journaliste : La formation est finie. Envisagez-vous déjà envoyer vos instructeurs en  mission au niveau des ligues ?

Président: Oui sinon ça n’aurait pas de sens. Les ligues étaient là. Les directeurs techniques de toutes les ligues étaient là .Donc on ne va pas se former pour aller à l’intérieur .On les a emmené ici pour se former .Pour la Côte d’Ivoire, il  y a eu 100 personnes qui ont participé à la formation. C’est-à-dire que les ligues n’ont plus à attendre. Que ce soit les présidents de ligue, directeur de ligue, moi-même président j’ai participé. Nous  n’allons pas fractionner par vagues successives  l’enseignement. Ils sont venus et nous n’avons plus de mission à faire à l’intérieur du pays. Ils ont pour mission d’aller répéter ce qu’ils ont appris ici .

Vous voyez, il n y a pas plus dangereux que celui qui ne sait pas qu’il doit savoir. Et quand vous confiez le Taekwondo à un homme à qui des pères de famille, des mère de famille vont confier leur enfants vous avez en premier chef le soucis que la prise en compte de l’apprenant soit entre les mains de quelqu’un qui sait de quoi il parle pour ne pas brusquer les enfants, impacter dangereusement leur comportement, leur morale.

Aujourd’hui ils ont su ce que sait qu’un Maître de Taekwondo, son comportement dans la société, le civisme. Il doit être quelqu’un d’effacé, qu’on voit à peine, qui n’écrase pas la société parce que à l’époque on apprenait aux Taekwondo-ins, celui qui doit marcher  il y a eu le phénomène des loubards etc…

Aujourd’hui, un Maître de Taekwondo doit être un contributeur de développement mental des enfants qu’il encadre. Et c’est très important. Cette formation a embrassé tout cela. Nous devons être rassurants pour les pères de famille. Nous devons être des contributeurs pour l’avènement d’un citoyen qui est maître de lui-même,  qui respecte. On apprend à saluer poliment, à respecter la hierrarchie.et tout cela ce sont des fondamentaux qui ont été répété aux maîtres.

On ne doit pas être des terreurs qui font peur à la société. Mais des gens dont la société s’approprie parce que des gens qui pourraient dans tous les compartiments de la vie sociale ivoirienne apporter quelque chose de positif.

Journaliste : Quelles sont les futures challenges ?

Président: c’est d’aller au Jeux Olympiques. Notre équipe nationale est déjà en Chine pour participer au grand prix de Suzhou et ils viendront en Corée pour une compétition parce que maintenant se joue l’accès aux Jeux Olympiques. Et le Grand Maître KIM YOUNG TAE nous a fait l’honneur de dire qu’il leur fera faire une excursion au kukkiwon en sa compagnie dès leur arrivée en Coree. Etre aux Jeux Olympiques voilà le grand challenge pour nous.

Journaliste : Quels sont les sentiments du Grand Maître KIM YOUNG TAE?

Grand Maître KIM YOUNG TAE : Je suis très content pour la bonne organisation, pour l’encadrement mise en place par le président. Techniquement les athlètes ont un bon niveau. S’agissant des poomsae, les africains ont une chance d’obtenir des médailles au championnat mondiale.

Journaliste. Quels conseils donnez-vous au Africains pour s’améliorer?

Grand Maître KIM YOUNG TAE: Je leur demande de persévérer dans le travail. Avant j’étais en Côte d’Ivoire et nous  avons été vice-champion du monde grâce au travail en 1985.
Aujourd’hui, la Fédération Ivoirienne de Taekwondo est très dynamique.
Je félicite le président BAMBA  Cheick Daniel pour tout ce qu’il fait pour le Taekwondo.

Président: En conclusion, C’est dire  merci à nos amis car on parle du Taekwondo dans la presse aujourd’hui. Ce qui n’était pas le cas à l’époque. Je vous vois tous les jours .Je connais les visages et vous dire merci pour tout ce que vous faite pour le Taekwondo. Restons toujours ensemble. Nous ne sommes plus un sport mineur. Nous sommes le Taekwondo pas de sport mineur.

Je vous remercie !

Le Président de la FITKD, BAMBA Cheick Daniel et les experts coréens face à la presse

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