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Cissé Cheick, un athlète, un choix, des résultats

Meilleur athlète ivoirien de l’année 2015 selon le Prix sportplusci.net, Cissé Cheick Sallah Junior a connu une saison fabuleuse. Pour en arriver là, le jeune Eléphant taekwondo in a dû se faire violence. En opérant un choix, qui a fini par s’avérer payant.
La vie, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’a jamais été un choix. Mais dans la vie, on a la possibilité d’opérer des choix. Par rapport à un objectif qu’on veut atteindre. Le décor est tout planté pour en arriver à un cas spécifique, celui du jeune Eléphant taekwondo in, Cissé Cheick Sallah Junior. Premier athlète ivoirien à remporter une compétition d’envergure mondiale, le Grand Prix de Moscou 2015, « Polozo » comme on le surnomme, est aussi le premier taekwondo in ivoirien à se qualifier directement pour les Jeux Olympiques. Rendez-vous planétaire prévu à Rio De Janeiro à l’été 2016. Qualification acquise grâce à son rang de 6e mondial dans la catégorie des -80 kg. 2015 pour Cissé Cheick Sallah Junior ce n’est pas que ces deux exploits. Pour celui qui vient d’être désignée meilleur athlète ivoirien de l’année par sportplusci.net, 2015 c’est aussi l’argent aux championnats du monde universitaires, l’argent au Grand Prix de Turquie 2015, l’or aux Jeux Africains, à l’Open de Corée et une prestigieuse 4e place au classement de la World taekwondo federation (Wtf), toutes catégories confondues. Derrière tout ça, il y a l’empreinte professionnelle de la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd). Le président Bamba Cheick Daniel, père du Projet Olympique qu’il a appelé de tous ses vœux, s’est dépensé pour mettre son protégé dans les conditions optimums de réussite. Mais derrière tout ça, il y a surtout la volonté d’aller de l’avant du jeune homme lui-même. Volonté portée par un choix à priori déraisonnable. Un choix cependant, qui lui vaut aujourd’hui d’être ce qu’il est. Un athlète de classe mondiale, seulement un peu plus de deux ans, après qu’il ait découvert le haut niveau. Un mois de novembre 2013 avec la Coupe du monde par équipe organisée à Abidjan.
Un break sur les études pour se consacrer au taekwondo
Sans conviction, on ne peut aboutir à rien.
Dans sa tête, Cissé Cheick Sallah Junior avait décidé de donner une véritable impulsion à sa carrière sportive.
Alors qu’il est en année de BTS Electro-technique, le poulain de Me Tadjou Attada, se sentant à la croisée des chemins, opte pour le taekwondo. A ses parents biologiques d’abord, puis aux responsables de la Fitkd, il exprimera sa volonté. Celui de se consacrer entièrement à sa carrière sportive au détriment de ses études.
Un choix difficile, mais qu’il fallait opérer au risque de naviguer à vau-l’eau. « Son père a respecté son choix. Il n’a fait aucune difficulté. Il est venu me voir pour me le confier, en m’informant de la décision qu’il avait prise de privilégier sa carrière » raconte Me Bamba Cheick Daniel.
Sous nos cieux, où l’école rime dans l’entendement collectif avec réussite sociale, Cissé Cheick pour certains, s’engageait dans une aventure sans lendemain.
C’était mal apprécier la volonté de gagneur du natif de Dar-Es-Salam (Bouaké), et le sens de l’honneur du président Bamba Cheick Daniel. « Je me suis dit à cause de mon taekwondo, l’enfant des gens ne veut plus aller à l’école. Il faut que je fasse tout ce qui est humainement possible pour qu’il progresse » a confessé le patron du taekwondo ivoirien, à l’accueil de son protégé de retour du Mexique.
Disponible dorénavant, Cissé Cheick Sallah se présentera régulièrement aux entrainements. Avec la discipline et le sérieux qu’on lui connait, c’est sans difficulté qu’il se soumettra aux exigences de son coach, Me Tadjou Attada. Dont la rigueur n’a pas de commune mesure.
Une présence fréquente aux entraînements, et le tour est joué
La conséquence logique de son choix, n’est autre que comme nous l’avons déjà souligné, son assiduité aux entrainements. Des jeunes Eléphants taekwondo ins aux dents longues, il devient le seul à marquer à la culotte le sélectionneur national. Les autres, Diomandé Banassa, Gbané Seydou et Ruth Gbagbi, occupés par leurs cours à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), décrochent un tout petit peu. Cela se ressentira dans leurs rendements au niveau de la scène internationale.
« Polozo », pour qui le connait, a cette passion de réussir tout ce qu’il fait. Alors appliquant à la lettre les consignes et recommandations de son entraineur, il gravit peu à peu les échelons.
- Le titre de champion d’Afrique acquis en mai 2014 à Tunis, il se dit « pourquoi pas ». Après maintes réflexions, il décide, vu l’enjeu de la qualification directe pour les JO, de se passer d’un an de l’école. En réalité, c’est surtout pour cette année 2015 décisive là, qui menait à la qualification directe pour les JO, que « Le neveu de l’autre » a mis l’école au second plan. Son sérieux et son abnégation au travail lui ayant permis de ne pas regretter ce choix, il a renoué il y a peu avec les bancs.
Objectif atteint, retour à l’école
Qualifié pour les JO 2016, le rendez-vous sportif le plus prestigieux de la planète, Cissé Cheick Sallah a renoué avec les études. Parce qu’à la vérité, ce n’était pas un abandon définitif de l’école. Mais un choix stratégique par rapport à un objectif immédiat. Joint hier par téléphone, voici ce qu’il nous a confié : « Oui j’ai intégré l’Injs. Nous avons débuté les cours seulement le lundi dernier, j’essaye de suivre le rythme. J’avoue cependant que ce n’est pas facile. Il faut que je sois aux entrainements pour maintenir ma forme avant l’entame de la préparation des JO, et les cours aussi qui n’attendent pas. Je vais m’adapter, ça va aller ». Il promet donc de s’adapter. De se tailler sur mesure un emploi du temps qui réponde à cette exigence.
Nous n’allons pas tourner autour du pot, Cissé Cheick Sallah Junior a certes regagné les bancs. Toutefois, avec la passion du taekwondo qui le consume,  il lui sera difficile de ne pas mettre la préparation des JO 2016 en priorité. En clair, la reprise véritable des cours se fera certainement après Rio 2016. On n’y pourra rien.
C’est encore et toujours une question de choix. Maintenant plus que jamais, la Fitkd devra être soutenue pour que son athlète ait les moyens de se préparer convenablement pour les JO. Sans appui, la belle histoire de Cissé Cheick Sallah Junior, connaitra une symphonie des plus inachevées.
L’Etat de Côte d’Ivoire qui ne fait pas du sport sa priorité, doit pour une fois, faire exception à sa fâcheuse règle.
On l’aura compris, les fabuleux résultats de Cissé Cheick Sallah sont le fruit d’un choix de vie et de la conviction. « Les Grands Hommes sont partis de petites convictions pour arriver à déplacer des montagnes » rappelle Abraham Lincoln (16e Président des USA, qui a aboli l’esclavage et mis fin à la Guerre de Sécession).
Dans cette lignée, Cissé Cheick est en train  de s’inscrire. Un athlète qui démontre à la face de tous, que d’un choix audacieux, on peut atteindre des résultats inespérés.
Un vrai cas d'école.
Cyrille Séty du Journal Le Sport
pour le Sercom FITKD.
Taekwondo Cissé Cheick Sallah

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